Alimentation transformée et cancer

Accueil E Alimentation E Alimentation transformée et cancer

Dans ce nouvel article, nous allons explorer une étude européenne publiée dans la revue médicale The Lancet. Cette étude a examiné le lien entre le type de nourriture que nous consommons et le risque de développer divers types de cancer. Plus précisément, elle a comparé l’impact de la consommation d’aliments transformés et ultra-transformés à celui des aliments peu transformés. Comme nous le savons tous, notre alimentation joue un rôle crucial dans notre santé globale. Mais saviez-vous que le degré de transformation des aliments que nous consommons pourrait avoir un impact significatif sur notre risque de développer un cancer ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble.

 

Présentation de l’étude et de ses objectifs

L’étude que nous allons examiner a été réalisée par un groupe de chercheurs de diverses institutions et a été publiée dans la revue The Lancet Planetary Health. L’objectif principal de cette étude était d’examiner l’association entre l’apport alimentaire en fonction du degré de transformation des aliments et le risque de cancer à 25 sites anatomiques différents. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé les données de l’European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (EPIC), une vaste étude de cohorte prospective.

L’hypothèse de base de l’étude était que le traitement des aliments pourrait jouer un rôle dans le développement du cancer. Cependant, les données provenant d’études épidémiologiques à grande échelle sont rares. Les chercheurs ont donc cherché à combler cette lacune en utilisant les données de l’étude EPIC pour examiner l’association entre l’apport alimentaire en fonction du degré de transformation des aliments et le risque de cancer.

L’étude a utilisé les données de l’étude EPIC, qui a recruté des participants entre le 18 mars 1991 et le 2 juillet 2001, dans 23 centres de dix pays européens. L’éligibilité des participants à chaque cohorte était basée sur des limites géographiques ou administratives. Les participants ont été exclus s’ils avaient reçu un diagnostic de cancer avant le recrutement, s’ils manquaient d’informations pour la classification NOVA du traitement des aliments, ou s’ils se situaient dans le pourcentage le plus élevé et le plus bas 1% pour le ratio de l’apport énergétique à l’exigence énergétique.

 

Les aliments transformés et le risque de cancer

Lorsque nous parlons d’aliments transformés, nous faisons référence à des aliments qui ont été modifiés de leur état naturel pour des raisons de sécurité alimentaire ou de commodité. Les aliments ultra-transformés vont encore plus loin, avec l’ajout d’ingrédients artificiels et la suppression de nutriments bénéfiques. Ces aliments comprennent souvent des choses comme les boissons sucrées, les snacks salés, les plats préparés et les viandes transformées.

Mais pourquoi ces aliments pourraient-ils augmenter le risque de cancer ? Il y a plusieurs théories. Premièrement, les aliments transformés et ultra-transformés sont souvent riches en sucre, en sel et en graisses saturées, et pauvres en fibres. Ces facteurs peuvent contribuer à l’obésité, qui est un facteur de risque connu pour plusieurs types de cancer. Deuxièmement, le processus de transformation peut introduire des composés potentiellement cancérigènes dans les aliments. Par exemple, la cuisson à haute température peut produire des amines hétérocycliques et des hydrocarbures aromatiques polycycliques, qui sont tous deux des carcinogènes connus. Enfin, certains additifs alimentaires utilisés dans les aliments ultra-transformés ont également été liés au cancer.

 

Les résultats clés de l’étude

L’étude a révélé plusieurs résultats importants. Tout d’abord, elle a confirmé que la consommation d’aliments transformés et ultra-transformés est associée à un risque accru de cancer. Plus précisément, chaque augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire était associée à une augmentation de 12% du risque de cancer. Cette association était particulièrement forte pour le cancer du sein, le cancer de la prostate et le cancer colorectal.

Quelques chiffres :

  • 👉 Le risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage est réduit de 43%
  • 👉 Le risque de cancer du côlon est réduit de 12%
  • 👉 Le risque de cancer du rectum est réduit de 10%
  • 👉 Le risque de carcinome hépatocellulaire (cancer du foie) est réduit de 23%
  • 👉 Le risque de cancer du sein post-ménopausique est réduit de 7%

Deuxièmement, l’étude a montré que le remplacement des aliments transformés et ultra-transformés par une quantité équivalente d’aliments peu transformés pourrait réduire le risque de cancer. Cela suggère que les recommandations diététiques devraient non seulement se concentrer sur la réduction de la consommation d’aliments transformés, mais aussi sur l’augmentation de la consommation d’aliments peu transformés.

Enfin, l’étude a également révélé que même après avoir pris en compte d’autres facteurs de risque de cancer, tels que l’âge, le sexe, l’éducation, le tabagisme, l’activité physique et l’indice de masse corporelle, l’association entre la consommation d’aliments transformés et le risque de cancer est restée significative. Cela suggère que l’effet des aliments transformés sur le risque de cancer n’est pas simplement dû à leur association avec d’autres comportements malsains.

 

Les bénéfices des aliments peu transformés

Les aliments peu transformés sont ceux qui ont été modifiés le moins possible de leur état naturel. Ils comprennent des aliments comme les fruits et légumes frais, les grains entiers, les noix et graines, et les viandes maigres. Ces aliments sont généralement riches en nutriments bénéfiques, comme les fibres, les vitamines et les minéraux, et pauvres en sucre, en sel et en graisses saturées.

L’étude que nous avons examinée a montré que le remplacement des aliments transformés et ultra-transformés par une quantité équivalente d’aliments peu transformés pourrait réduire le risque de cancer. Cela pourrait être dû à plusieurs facteurs. Premièrement, les aliments peu transformés sont souvent plus nutritifs que leurs homologues transformés. Deuxièmement, ils sont généralement plus faibles en calories, ce qui peut aider à prévenir l’obésité, un facteur de risque connu pour plusieurs types de cancer. Enfin, les aliments peu transformés sont généralement exempts des additifs et des composés potentiellement cancérigènes qui peuvent être introduits lors du processus de transformation.

 

Comment intégrer plus d’aliments peu transformés dans votre alimentation ?

Maintenant que nous avons vu les avantages des aliments peu transformés, comment pouvez-vous en intégrer plus dans votre alimentation ?
Voici quelques suggestions :

  • Commencez par les fruits et légumes. Ils sont naturellement peu transformés et sont une excellente source de fibres, de vitamines et de minéraux. Essayez d’ajouter plus de fruits et légumes à vos repas et collations.
  • Choisissez des céréales complètes au lieu de céréales raffinées. Les céréales complètes sont moins transformées que leurs homologues raffinés et sont une excellente source de fibres et de minéraux.
  • Optez pour des protéines maigres. Les viandes maigres, les volailles, les poissons, les œufs, les noix et les graines sont tous de bonnes sources de protéines peu transformées.
  • Limitez les aliments ultra-transformés. Essayez de limiter votre consommation de boissons sucrées, de snacks salés, de plats préparés et de viandes transformées.
  • Préparez vos propres repas. Cuisiner à la maison vous permet de contrôler les ingrédients que vous utilisez et d’éviter les additifs et les conservateurs souvent présents dans les aliments transformés.

 

Nous voilà arrivés à la fin de notre exploration de cette étude. Nous avons découvert que notre choix d’aliments, et plus précisément le degré de transformation de ces aliments, peut avoir un impact significatif sur notre risque de développer un cancer. Les aliments transformés et ultra-transformés, qui sont souvent riches en sucre, en sel et en graisses saturées, ont été associés à un risque accru de cancer. En revanche, les aliments peu transformés, qui sont généralement plus nutritifs et moins caloriques, pourraient aider à réduire ce risque. Cela ne signifie pas que nous devons éliminer complètement les aliments transformés de notre alimentation. Après tout, ils sont souvent pratiques et peuvent même être savoureux. Cependant, il est clair que nous devrions essayer de les limiter autant que possible et de les remplacer par des aliments peu transformés chaque fois que nous le pouvons.

Rappelez-vous, chaque petit changement compte. Même si vous ne pouvez pas tout changer du jour au lendemain, chaque pas que vous faites vers une alimentation moins transformée est un pas vers une meilleure santé.

Source :
https://www.thelancet.com/journals/lanplh/article/PIIS2542-5196(23)00021-9/fulltext

5/5 - (1 vote)