L’idée que notre santé est influencée par la qualité de l’air que nous respirons ne date d’hier. Il n’a pas fallu attendre la mesure des particules en suspension (PM) de nos villes contemporaines pour constater des corrélations entre la maladie et l’air environnant.
Hippocrate conseillait déjà les fumigations à base de certaines plantes médicinales pour purifier l’air, notamment en cas d’épidémie. On relate d’ailleurs qu’il aurait utilisé cette technique durant la peste d’Athènes (430-429 avant J-C).
Au XVIIIe siècle, la théorie des miasmes animait les enjeux de santé : la qualité de l’eau et de l’air était systématiquement étudiée en cas d’épidémie. C’est finalement Pasteur à la fin du XIXe qui met au placard la médecine environnementale : le seul ennemi à combattre devient le microbe et la technologie, notamment vaccinale, doit nous permettre de relayer aux oubliettes ces considérations d’un autre temps.
Toutefois, nous avons vu avec les mesures dictées lors de l’épidémie COVID que finalement la qualité de l’air avait bien son importance dans la lutte contre les virus et autres microbes.
En réalité, l’air que nous respirons est un aérosol contenant des micro-organismes en suspension : virus, bactéries, spores, levures, etc.
En 1904, le Dr René de Gauleja, qui étudiait les causes de décès par tuberculose en fonction des régions, constatait beaucoup moins de morts dans les régions les plus boisées comme les Vosges ou les Landes.
L’air de la forêt serait-il intéressant pour vous prémunir de certaines maladies ? C’est une hypothèse qui est étudiée par l’ingénieur des Eaux et Forêts Georges Plaisance (1910 – 1998) dans son livre Forêt et santé paru en 1985.
Quels sont les mécanismes à l’origine de cette purification en milieu forestier ? Georges Plaisance propose plusieurs actions qui se cumulent en forêt :
- Filtration de certaines particules par les feuilles et limitation de l’influence du vent ;
- Destruction de pathogènes par l’émission par les arbres de phytoncides, ces molécules antivirales et antibactériennes, notamment certaines huiles essentielles produites par les résineux ;
- Oxydation des matières organiques en suspension par l’oxygène produit lors de la photosynthèse.
Au regard de ces données, il semblerait que la sortie en forêt soit plutôt un bon conseil en cas d’épidémie. À quand un confinement en milieu forestier ou un pass qui oblige les sorties journalières au parc ou dans les bois ?