Digitale – De battre mon cœur s’est arrêté

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Je continue mon tour des plantes dangereuses avec l’exubérante digitale pourpre (digitalis purpurea) de la famille des scrofulariacées.

La digitale doit son nom à sa corolle allongée en forme de doigtier qui sert de piste d’atterrissage aux bourdons.

Inconnue à l’Antiquité, cette plante est décrite au Ve siècle par Fuchs qui lui donne son nom « digitalis ». Il faudra attendre 1785 et William Withering pour que ses propriétés médicinales soient étudiées.

La digitale possède des principes actifs, notamment la digitaline, qui agissent puissamment sur le cœur et la circulation sanguine. Elle a été prescrite pour différentes maladies du cœur mais sa teneur en substances actives est extrêmement fluctuante en fonction de son lieu d’origine. Voyez plutôt : Fournier indique qu’une infusion de 15g de feuilles en provenance d’Écosse est sans danger alors qu’une infusion de 4g à Londres peut provoquer de graves complications. La dose létale communément admise est de 10g de feuilles sèches ou 40g de feuilles fraîches.

Son usage est donc réservé à l’industrie pharmaceutique et non au cueilleur du dimanche qui pourrait s’exposer à un malaise avec ralentissement du pouls jusqu’à l’arrêt définitif du cœur. 😟

La digitale est facile à reconnaître avec ses corolles mais à l’état de rosette, ses feuilles peuvent ressembler à celles de la consoude. La différence vient de la texture : rêche pour la consoude, douce pour la digitale. Il faut donc se méfier de sa douceur et de sa beauté.

Tombez amoureux de la digitale seulement avec les yeux, sous peine d’avoir le cœur qui s’emballe violemment. 😅

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