Renouée du Japon – Changer de regard sur l’étranger

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La renouée du Japon (Reynoutria japonica) est une plante assez commune en France de la famille des Polygonacées comme la rhubarbe, le sarrasin ou l’oseille.

Elle est souvent prise en exemple quand il s’agit de parler de plante envahissante. Et pour cause ! Elle s’est répandue comme une traînée de poudre dans toute l’Europe depuis sa naissance vers 1880 par croisement entre une renouée japonaise et une renouée russe. Arrivée en 1940 en France, la renouée du Japon a colonisé le territoire via les cours d’eau depuis lesquels le moindre de ses fragments se transforme en un nouvel individu qui va développer rapidement un immense réseau de rhizomes.

La renouée du Japon mérite largement son qualificatif d’invasive car elle entraîne un impact négatif sur la biodiversité des lieux qu’elle colonise : plus vigoureuse que les espèces endémiques, capable d’inhiber la pousse de ses concurrentes par son ombre ou des substances chimiques, elle prend toute la place.

Regardons maintenant les choses sous un autre angle.

La renouée a une préférence pour les sols pollués et les terres incultes qu’elle va assainir et végétaliser avant de les abandonner après plusieurs années. En résumé, elle clean après nous.

Sa floraison en septembre-octobre est une bénédiction pour nos abeilles qui ne disposent que de peu de ressources à cette période de l’année. Elle donne donc un sacré coup de pousse à nos insectes mis à mal par nos pesticides.

Enfin, la renouée du Japon est une plante comestible et médicinale. Les jeunes pousses peuvent se manger crues ou cuites comme des asperges et présentent un goût acidulé dû à la présence d’acide oxalique. Au niveau thérapeutique, sa richesse se situe au niveau de ses racines qui concentrent du resvératrol. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand chose mais c’est un puissant anti-oxydant, allié indispensable à la protection de nos organismes.

Faire d’une contrainte des opportunités. Au lieu de s’acharner à combattre cet étranger, ne pouvons-nous pas le considérer comme une source de richesse et ainsi apprendre à changer de regard ce qui vient de l’extérieur ? Renouer des liens.

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